La copie au cycle 3 : le parent pauvre ?
Avec un emploi du temps ultra-chargé, soumis à une liste d’injonctions qui ne cesse de s’allonger sur ce qu’il est indispensable d’enseigner aux élèves (du développement durable à l’anglais, en passant par le code informatique, l’éducation morale et citoyenne …), les professeurs des écoles n’ont plus guère de temps pour un créneau écriture à partir du CE2.
Or, si à ce niveau, le geste et les formes de l’écriture cursive sont censés être maîtrisés (même si les exceptions sont très nombreuses pour toutes sortes de raisons), les compétences de copie sont encore en cours d’acquisition. Cependant, dans la plupart des classes du cycle 3 , du CE2 au CM2, la copie est un moyen de garder une trace des leçons, des poésies, des consignes mais pas un exercice à part entière dont on explicite les stratégies.
Dès lors, l’écart se creuse entre ceux qui ont compris qu’il faut toujours lire et comprendre ce qu’on copie avant de se lancer dans l’activité, qu’il peut être utile de s’arrêter d’abord sur les mots où l’on risque l’erreur pour en mémoriser l’orthographe et les autres, ceux qui copient quasiment syllabe par syllabe voire lettre à lettre sans que cela fasse sens pour eux.
On voit souvent en rééducation en écriture des élèves capables de copier une phrase abracadabrante du style « Mon grand-père a creusé un énorme trou dans le nuage » sans ciller. Ceux-là ont souvent une écriture lente alors même que leur geste peut être rapide. En effet, les allers-retours modèle-feuille sont nombreux et ces arrêts font perdre la fluidité du geste en plus d’un temps précieux. Quand le modèle est plus éloigné, comme le tableau en classe, ces arrêts sont encore plus chronophages.
Alors oui à la dictée quotidienne et oui aussi à la copie quotidienne d’une phrase au moins. Pourquoi pas un proverbe ou une citation pouvant donner lieu à une mini- leçon d’ « éducation civique » ? Cela permettrait, en outre, de faire de l’enseignement dit transversal, très prisé par les temps qui courent